Amo Ergo Sum
site dédié à la méditation des mystères du Rosaire
vive marie
Vous prenez part à mes maux, Vous vous en chargez, Vous avez le secret de me les tourner en bien. Vous m'écoutez avec bonté lorsque je Vous raconte mes afflictions et Vous ne manquez jamais de les adoucir. Je Vous trouve toujours et en tout lieu ; Vous ne vous éloignez jamais et, si je suis obligé de changer de demeure, je ne me lasse pas de Vous trouver où je vais.
Vous ne vous ennuyez jamais de m'entendre ; Vous ne vous lassez jamais de me faire du bien. Je suis assure d'être aimé si je vous aime. Vous n'avez que faire de mes biens, et Vous ne vous appauvrissez point en me communiquant les vôtres.
Quelque miserable que je sois, un plus noble, un plus bel esprit, un plus saint même ne m'enlèvera pas Votre amitié ; et la mort, qui nous arrache à tous les autres amis, me doit réunir à Vous. Toutes les disgraces de l'âge ou de fortune ne peuvent Vous detacher de moi ; au contraire, je ne jouirai jamais de vous plus pleinement, Vous ne serez jamais plus proche que lorsque tout me sera le plus contraire.
Vous souffrez mes défauts avec une patience admirable ; mes infidelities memes, mes ingratitudes ne vous blessent point tellement que vous ne soyez toujours prêt à revenir,si je le veux. O Jésus, accordez-moi de le vouloir, afin que je sois tout à Vous, pour le temps et pour l'Eternité.
Mon Dieu, je suis si persuadé que Vous veillez sur ceux qui espèrent en Vous, et qu’on ne peut manquer de rien quand on attend de Vous toutes choses, que j’ai résolu de vivre à l’avenir sans aucun souci, et de me décharger sur Vous de toutes mes inquiétudes : « Pour moi, mon Dieu, je dormirai et me reposerai dans la paix que je trouve en Vous ; parce que Vous m’avez, Seigneur, affermi d’une manière toute singulière dans l’espérance que j’ai en Votre divine bonté » (Ps IV, 9-10).
Les hommes peuvent me dépouiller et des biens et de l’honneur, les maladies peuvent m’ôter les forces et les moyens de Vous servir, je puis même perdre Votre grâce par le péché ; mais jamais je ne perdrai mon espérance, je la conserverai jusqu’au dernier moment de ma vie, et tous les démons de l’enfer feront à ce moment de vains efforts pour me l’arracher : « Pour moi, mon Dieu, je dormirai et me reposerai dans la paix que je trouve en Vous… ».
D’aucuns peuvent attendre leur bonheur de leurs richesses ou de leurs talents, d’autres s’appuyer sur l’innocence de leur vie, ou sur la rigueur de leurs pénitences, ou sur le nombre de leurs aumônes, ou sur la ferveur de leurs prières : « Parce que Vous m’avez, Seigneur, affermi d’une manière singulière dans l’espérance… » : pour moi, Seigneur, toute ma confiance c’est ma confiance même ; cette confiance ne trompa jamais personne : « Sachez que jamais personne qui a espéré dans le Seigneur n’a été confondu dans son espérance » (Eccl. II, 11).
Je suis donc assuré que je serai éternellement heureux, parce que j’espère fermement de l’être, et que c’est de Vous, ô mon Dieu, que j’espère : « C’est en Vous, Seigneur, que j’ai espéré ; ne permettez pas que je sois confondu à jamais » (Ps. XXX, 2).
Je connais, hélas! Je ne connais que trop que je suis fragile et changeant, je sais ce que peuvent les tentations contre les vertus les mieux affermies, j’ai vu tomber les astres du ciel et les colonnes du firmament, mais tout cela ne peut m’effrayer : tant que j’espèrerai je me tiens à couvert de tous les malheurs, et je suis assuré d’espérer toujours, parce que j’espère encore cette invariable espérance.
Enfin, je suis sûr que je ne puis trop espérer en Vous, et que je ne puis avoir moins que ce que j’aurai espéré de Vous. Ainsi, j’espère que Vous me soutiendrez dans les tentations les plus violentes, que Vous ferez triompher ma faiblesse de mes plus redoutables ennemis ; j’espère que Vous m’aimerez toujours, et que je Vous aimerai aussi sans relâche ; et pour porter tout d’un coup mon espérance aussi loin qu’elle peut aller, je Vous espère Vous-même de Vous-même, ô mon Créateur, et pour le temps et pour l’éternité.
Ainsi soit-il !
Sacré-Coeur de Jésus, apprenez-moi le parfait oubli de moi-même, puisque c’est la seule voie par où l’on peut entrer en Vous.
Puisque tout ce que je ferai à l’avenir sera à Vous, faites en sorte que je ne fasse rien qui ne soit digne de Vous. Enseignez-moi ce que je dois faire pour parvenir à la pureté de Votre Amour, duquel Vous m’avez inspiré le désir.
Je sens en moi une grande volonté de vous plaire et une grande impuissance d’en venir à bout sans une grande lumière et un secours très particulier que je ne puis attendre que de Vous.
Faites en moi votre volonté, Seigneur, je m’y oppose, je le sens bien ; mais je voudrais bien, ce me semble, ne m’y opposer pas. C’est à Vous à tout faire, Divin Coeur de Jésus-Christ. Vous seul aurez toute la gloire de ma sanctification, si je me fais saint, cela me paraît plus clair que le jour, mais ce sera pour Vous une grande gloire, et c’est pour cela seulement que je veux désirer la perfection.
Amen.